Les deux principales affections touchant les gencives sont la gingivite et la parodontite.

LA GINGIVITE :

La gingivite est une inflammation des gencives qui guérit sans séquelle. Elle est souvent due à une hygiène buccale insuffisante mais elle peut aussi être favorisée ou causée par d’autres facteurs. Elle guérit rapidement après un détartrage. Une gingivite est souvent indolore et passe parfois inaperçu, non soignée évolue souvent en parodontite. Le saignement des gencives est un signal d’alarme.

La gingivite peut être détectée par le patient lorsqu’il remarque un saignement des gencives. Le saignement peut être spontané, provoqué par le brossage ou le passage du fil dentaire. Particulièrement chez les personnes qui ont plus que les autres tendance à développer ce type de lésions (par exemple les diabétiques, les femmes enceintes, les adolescents,…), une bonne hygiène est primordiale.

LA PARODONDITE :

La parodontite touche entre 10 et 20% de la population. Causée par des bactéries, elle abouti à la destruction de l’os qui soutient les racines des dents. Elle est accompagnée par la formation de poches parodontales avec parfois un retrait des gencives. Elle est souvent indolore et conduit à la mobilité puis à la perte des dents. Elle est souvent associée à une  mauvaise haleine (halitose) persistante.

Causes de la parodontite
La parodontite est une pathologie touchant le parodonte c’est-à-dire l’ensemble des tissus de soutien de la dent (dent, os, gencive).
Elle est causée par des bactéries spécifiques qui se développent dans les poches parodontales et qui causent la destruction progressive des tissus entourant la dent.

Diagnostic de la parodontite
La parodontite est souvent indolore. C’est pourquoi le dentiste doit examiner la gencive avec attention et rechercher la présence éventuelle de poches parodontales (espace qui se crée entre la dent et la gencive). En effet, la parodontite détectée précocement a de bonnes chances de guérir en appliquant un traitement simple alors qu’une parodontite avancée (poches profondes, dents mobiles) demande un traitement plus long, plus incertain et plus coûteux.

Facteurs favorisants

Tous les patients n’ont pas le même risque de développer une parodontite. Les principaux facteurs de risques sont:

  • Hygiène bucco-dentaire (fréquence et qualité des soins personnels et du détartrage professionnel)
  • Tabagisme (les fumeurs ont entre 4 et 7 fois plus de risque de développer une parodontite)
  • Maladies systémiques (par exemple, le diabète mal contrôlé prédispose à la parodontite, les pathologies cardiaque et l’hypertension artérielle).
  • Stress
  • Susceptibilité génétique (si un ou plusieurs membres de votre famille ont été atteints par la parodontite, il faut redoubler de vigilance).

Traitement

Le traitement de la parodontite comprend :

  • une tentative de contrôle des facteurs favorisants (hygiène buccale insuffisante, tabac, stress)
  • une correction des obturations (amalgames ou composite) débordantes qui provoquent une inflammation de la gencive. Les contacts insuffisamment forts entre dents voisines seront renforcés s’ils provoquent une inflammation des gencives due aux tassements alimentaires à répétition.

L’examen parodontal permet d’identifier la localisation et la profondeur des poches parodontales. Si une profondeur de sondage de 1 à 3 mm est normale, une mesure de 4-5 mm correspond à une poche parodontale débutante.
Un status radiologique (serie de radiographies de toutes les dents) est effectué. Il permet de visualiser le niveau osseux et de documenter la situation de départ.

Le surfacage:
Il s’agit d’effectuer la désinfection des poches parodontales en éliminant sous anesthésie le biofilm bactérien (colonies de bactéries) et le tartre (plaque dentaire minéralisée par les ions de la salive) fixé sur la racine et de désinfecter les poches en profondeur grâce à une solution antiseptique. Le surfaçage radiculaire s’effectue en plusieurs séances à une semaine d’intervalle. Chaque séance de surfaçage est suivie d’une semaine de désinfection buccale, 3 fois par jour durant 1 minute après le brossage des dents avec une solution de chlorhexidine (bain de bouche).

Après le traitement le patient est vu tous les 1 ou 2 mois afin de contrôler la bonne guérison. La situation est généralement réévaluée 6 mois plus tard. Les profondeurs de poches sont à nouveaux mesurées et comparées avec les valeurs de départ. Cette première phase de traitement donne généralement de bons résultats pour autant que le patient parvienne à maintenir une hygiène buccale irréprochable afin d’éviter une recontamination des poches parodontales. Il s’agit de brosser les dents mais aussi de nettoyer entre les dents avec des brossettes adaptées.

Conséquences du traitement
Lors de la guérison complète ou partielle des poches, l’os perdu ne se reforme généralement pas mais il se produit un retrait gingival qui peut atteindre plusieurs millimètres. Sans greffe osseuse ou gingivale, une partie de la racine peut être visible et la dent paraît plus longue. Cet exposition des collets peut donner lieu à une hypersensibilité (le plus souvent réversible) au froid.

Conséquence d’une parodontite non traitée

  • La parodontite non traitée conduit à une perte de l’os qui soutient la dent. Les dents deviennent de plus en plus mobiles et souvent causent des infections douloureuses (abcès parodontaux).
  • Les patients atteints de parodontite présentent souvent une mauvaise haleine (halitose) persistante qui peut créer une gêne importante dans les rapports sociaux.
  • La parodontite non traitée est un foyer infectieux chronique qui a des répercussions sur l’organisme entier:
  • Maladies cardiovasculaires: les patients atteint de parodontite ont plus de risque de souffrir d’angine de poitrine, d’infarcus ou d’endocardite.
  • Chez le diabétique, la parodontite non traitée rend le contrôle de la glycémie plus difficile.